vendredi 23 septembre 2011

des dents permanentes

Les composants de l'éruption
Au stade embryologique de la cloche, le germe dentaire est composé de trois éléments : l'or-
gane dentaire, la papille dentaire et le follicule dentaire (fig  1-1).  Autour de cette formation
provenant de la lame dentaire, le tissu embryonnaire s'organise et s'adapte à la croissance
du  germe;  progressivement,  il  est  remplacé  par  du  tissu  osseux  lamellaire.  La  loge  osseuse
ainsi constituée est dénommée crypte osseuse. À l'intérieur de cette cavité, la minéralisa-
tion de la couronne et l'amorce de la formation radiculaire s'effectuent.
L'éruption proprement dite de la dent débute en principe lorsque le premier quart de la
racine  est  édifié  (Van  Der  Linden,  1983).  Il  s'agit  d'un  mécanisme  complexe,  comprenant
plusieurs étapes, non encore complètement élucidé à ce jour. Ce mécanisme assure à la fois
la formation de la racine et de son environnement parodontal, le déplacement intraosseux
du  germe,  l'émergence  de  la  couronne  dans  la  cavité  buccale  ainsi  que  son  cheminement
jusqu'au plan d'occlusion.

Les cryptes osseuses
Au cours des mouvements pré-éruptifs, les cryptes osseuses se transforment et se dépla-cent avec les germes. Le plafond de chacune d'elles - ou paroi de la cavité orientée vers le
plan d'occlusion - est percé d'un orifice qui correspond à l'entrée du canal gubernaculaire.
Ce tunnel osseux relie la crypte à la corticale, et parfois à la paroi alvéolaire de la dent lac-téale. Il contient un cordon fibreux où subsistent des fragments épithéliaux, vestiges de la
lame dentaire. C'est le trajet qu'empreinte la dent au cours de son éruption (fig 1-2).

Le follicule dentaire
Lorsque la minéralisation de la couronne est achevée, le germe présente deux pôles d'acti-vité dirigés et contrôlés essentiellement par les cellules de l'enveloppe folliculaire (Cahill
et al., 1980) (fig 1-1 et 1-3).

Le pôle apical est à l'origine de la formation des tissus de soutien de la dent : cément, liga-
ment  parodontal  et  paroi  alvéolaire.  L'apposition  osseuse  s'organise  tant  au  niveau  du  plan-
cher  de  la  crypte  qu'au  niveau  des  parois  adjacentes  aux  racines  en  formation.  La  portion
radiculaire formée investit donc partiellement l'espace que la couronne occupait (fig 1-4).
En conséquence, l'architecture de la crypte se modifie au fur et à mesure de l'éruption.
Le pôle coronaire du follicule reste adhérent à la couronne jusqu'à sa fusion avec l'
épithélium buccal, avant l'émergence de la dent.
Cette portion du follicule est à l'origine de la fonte osseuse qui permet le passage de la dent
à travers le canal gubernaculaire. Les cellules mononucléaires (précurseurs des ostéoclastes
et des odontoclastes) sont stockées à l'intérieur du follicule avant le commencement de
l'éruption (Craddock, 2004). Les ostéoclastes sont ensuite libérés pour permettre la migra-
tion de la couronne. Ils produisent la fonte de la voûte de la crypte et l'élargissement du
canal ainsi que la rhizalyse de la dent temporaire (Kawakami et al., 2000).



Parallèlement, on peut observer une fonte osseuse, au niveau du rebord alvéolaire des dents
temporaires monoradiculées, sur plusieurs millimètres de hauteur, pour faciliter la pro-gression de la dent successionnelle (fig 1-5). Mais l'importance de cette résorption n'est
pas identique pour toutes les dents. Une prémolaire migre au milieu d'un large cratère alvéo-laire alors que la canine - dont les dimensions coronaires sont bien supérieures à celles de
la dent temporaire - a besoin d'une ouverture plus grande. Ces deux processus de résorp-tion se conjuguent pour laisser le passage à la dent permanente.
La situation de l'ouverture buccale des canaux gubernaculaires indique le lieu d'émergence
de  la  dent  permanente.  Les  couloirs  d'éruption  s'ouvrent  à  la  surface  de  la  corticale
linguale  au  voisinage  des  dents  temporaires,  ou  bien  débouchent  directement  dans  la  paroi
alvéolaire des dents lactéales. Dans la première éventualité, le cordon gubernaculaire est
relié à la lamina propria gingivale, dans la seconde au tissu desmodontal de la dent tem-poraire (fig 1-6 et 1-7).



Les mécanismes qui provoquent l'éruption des dents permanentes ne sont pas tous com-
pris à ce jour, mais les différentes expérimentations démontrent unanimement l'importance
du rôle joué par le follicule dentaire. Par conséquent, les praticiens doivent chercher à mettre
en  accord  les  protocoles  opératoires  de  dégagement  des  dents  retenues  avec  les  données
anatomiques et physiologiques reconnues.

Le tissu folliculaire qui enveloppe encore la couronne avant l'émergence de la dent ne
doit  être  que  partiellement  retiré.  À  ce  stade  de  l'éruption,  il  est  impératif  que  la  partie
radiculaire proche de la jonction amélocémentaire soit protégée par le follicule, car les
fibres  supracrestales  ne  peuvent  s'édifier  qu'après  l'émergence,  que  celle-ci  soit  physio-logique ou chirurgicale.
Par ailleurs, nous savons que la portion coronaire du follicule est responsable de la résorp-tion osseuse qui assure la migration de la dent : en conséquence il est préférable, après
avoir  éliminer  une  portion  du  follicule  pour  effectuer  le  collage  de  l'attache,  de
supprimer le tissu osseux situé sur le trajet de l'éruption.

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