mercredi 28 septembre 2011

Situation des cryptes osseuses des dents permanentes aux maxillaires


Incisives
Alors que toutes les cryptes osseuses, qui entourent les germes des dents permanentes,
communiquent entre elles, celles des deux incisives centrales sont séparées par la suture
intermaxillaire. Ainsi, comme les centrales déciduales, ces dents successionnelles évoluent
à distance l'une de l'autre. C'est pourquoi elles se trouvent généralement séparées par un
diastème après leur émergence (fig 1-5 et 1-11).
Les couronnes des centrales se minéralisent, sous le plancher de la cavité nasale, en arrière
des dents temporaires et provoquent aussitôt leur rhizalyse avec un biseau lingual. Les
cryptes des incisives latérales sont situées, plus lingualement, derrière celles des cen-
trales. Dans un plan frontal, dès l'âge de 4 ans, la moitié de leur couronne est masquée par
celle de la centrale. Cette situation, en retrait de la latérale, la positionne dans le même plan
que la canine, ce qui lui permet d'assurer ultérieurement son rôle de guidage pour cette
dent. À ce stade de la minéralisation, qui s'effectue dans un espace restreint, les dents per-
manentes présentent naturellement un sévère chevauchement.
La crypte de la latérale est plus proche du plan d'occlusion que celles des autres dents de l'
arcade car la minéralisation des germes se produit à différents niveaux du maxillaire, en
relation avec la longueur des racines de chaque dent (Van Der Linden, 1976).

Canines
Les cryptes osseuses des canines se situent dans la paroi externe des fosses nasales, en
avant des cavités antrales, dont elles ne sont séparées que par une fine lamelle osseuse (
fig 1-8 et 1-9).
L'ensemble des maxillaires a l'aspect d'un tronc de cône. Par conséquent, les cryptes
osseuses des canines, qui sont les plus hautes, sont également les plus internes. Leurs
germes s'édifient en retrait des racines des dents lactéales ainsi que des germes des dents
permanentes.

Il apparaît sur os sec, dès l'âge de 4 ans, que la première molaire temporaire, la première
prémolaire et le germe de la canine permanente représentent les trois marches d'un esca-
lier orienté vers l'angle antéro-externe de l'ouverture de la cavité nasale (fig 1-8).



Trajets intraosseux de l'éruption
Éruption des incisives
Les incisives centrales migrent vestibulairement pour apparaître sur l'arcade dans un
périmètre un peu plus externe que celui de la denture temporaire.
Lorsque les centrales sont en place, les incisives latérales amorcent leur déplacement ves-
tibulaire et trouvent un passage plus étroit au niveau des racines des centrales. Elles rejoi-
gnent ensuite leur place sur l'arcade à côté de celles-ci. Ce mouvement éruptif contribue à
réduire le diastème interincisif.
Lorsque la latérale migre en vestibulaire, sa racine - qui s'édifie au niveau de la crypte
osseuse qu'occupait la couronne - conserve une orientation mésiopalatine. La situation des
cryptes osseuses détermine donc l'orientation de leur racine à mesure que celle-ci s'édifie.
À ce stade, la convergence des racines du groupe incisif est importante. Cette situation radi-
culaire dans l'espace maxillaire va définir le couloir d'éruption de la canine. Si un encom-
brement apparaît en denture mixte, il n'y aura pas suffisamment d'espace pour que l'inci-
sive latérale migre vers le vestibule entre la racine de la centrale et la canine déciduale.
Dans cette situation, le couloir d'éruption de la canine n'est pas défini.
Éruption des canines
Vers l'âge de 6 ou 7 ans, lorsque la minéralisation de sa couronne est achevée, la canine
est en phase éruptive. Sa racine s'édifie, en-dehors de la paroi osseuse des fosses nasales,
dans la crypte osseuse précédemment occupée par sa couronne. Elle conserve donc avec
les cavités nasales et sinusiennes, et avec les autres dents de l'arcade, les mêmes rapports
de proximité déjà observés lors de la minéralisation de la couronne (fig 1-10 et 1-11).
Les canines migrent presque verticalement, à l'intérieur de l'arcade dentaire, avec le plus
souvent une inclinaison mésiale de quelques degrés pour rencontrer le tiers apical de la
latérale (fig 1-12). Elles progressent ensuite vers le plan d'occlusion le long de cette dent.
Après avoir franchi le niveau de son centre de résistance, elle exerce sur sa racine, puis sur
sa couronne, une pression mésiale qui assure le redressement des incisives. Les grands axes
de ces dents perdent progressivement leur convergence apicale, alors que s'opère simulta-
nément la fermeture complète du diastème médian (fig 13a et 13b).
Au cours des trois ou quatre années qui précèdent l'émergence de la canine, l'examen cli-
nique et la palpation vestibulaire peuvent mettre en évidence sa présence.





Rapports de la canine avec l'incisive latérale
Entre 8 et 9 ans, la racine de la latérale est en principe suffisamment évoluée pour que
l'angle mésial de la couronne de la canine entre en contact avec elle.
La paroi radiculaire de la latérale devient à cet instant un plan de guidage, permettant à la
canine de se redresser et aux incisives d'établir de bons contacts proximaux (Becker, 1998).
Mais si la couronne de la canine et la racine de la latérale ne se présentent pas dans le même
plan, la canine croise cette racine en dedans ou en-dehors de l'arcade, et son trajet d'érup-
tion est secondairement modifié.

 
En présence de cavité nasale étroite, la distance intercanine s'avère insuffisante et la canine
ne peut établir de contact avec la paroi distale de la racine de la latérale. Sa couronne glisse
sur la portion vestibulaire de cette racine (fig 14).
Contrairement à l'usage, on ne peut parler de dystopie vestibulaire car à ce stade le trajet d'
éruption de la canine n'a pas été modifié. La majeure partie de sa racine est encore pala-
tine (fig 1-15a et 15b). Dans le cas d'agénésie de la latérale, la canine descend directement
en palatin, vers l'intérieur de l'arcade. Elle rejoint généralement la centrale et prend sou-
vent la place de la latérale (fig 1-15c).
Si la distance intercanine est suffisante pour assurer un bon alignement, le trajet éruptif
peut tout de même générer une inclusion dans deux cas de figure :

le guidage réalisé par la racine de la latérale n'est pas assuré :
en cas d'agénésie;
si la racine présente un retard d'édification;
si sa morphologie n'est pas adaptée (microdontie, rotation, dystopie) ;
l'orientation du germe est défectueuse, et le trajet d'éruption est perturbé à des degrés
divers. Il s'agit le plus souvent d'une orientation oblique médiale. Dans cette éventua-
lité, on peut penser que la canine restera incluse si la couronne franchit la ligne verti-
cale qui prolonge la paroi externe de la cavité nasale (voir chapitre 2) (Williams, 1981).






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